La saga Art le clown ou le démon qui va vous « Terrifier ».

Nous sommes en 2013 et un jeune réalisateur du nom de Damien Leone vient de boucler son premier long-métrage intitulé All Hallows’ Eve – A Terrifier story.
Il s’agit en fait d’un film d’anthologie composé de trois courts entrecoupés par une quatrième histoire qui les relie.
À noter que The 9th Circle et Terrifier avaient déjà été tournés en 2009 pour le premier et 2011 pour le second.

Le scénario est simple, mais efficace. Des enfants sont de retour chez eux après leur collecte le soir d’Halloween. En fouillant leurs sacs, leur baby-sitter trouve une étrange VHS au milieu des friandises.
Elle la visionne et y découvre trois histoires horrifiques ayant pour point commun un terrifiant clown blanc.
Dans la première, une femme attend le métro lorsqu’elle tombe sur Art.
Le second segment nous entraîne dans une maison où une effrayante intrusion va avoir lieu.
Enfin, dans le troisième, une jeune costumière de cinéma va être témoin des meurtres sanglants perpétrés par Art le clown.

Malheureusement pour Damien Leone (et pour All Hallows’ Eve – A Terrifier story), un manque de budget évident et une communication proche du néant ont propulsé son film en « direct-to-video ». Pire, il aura fallu attendre 2023 et le rachat des droits de la saga par ESC Dsitribition pour pouvoir trouver les DVD et Blu-ray en France !

Cependant, malgré cet échec, Damien Leone croit au potentiel de son personnage et persiste à vouloir le faire exister sur grand écran.
C’est pourquoi en 2016, le film Terrifier voit le jour. Il s’agit en fait d’une version longue du segment inclus dans All Hallows’ Eve.

Manque de chance, dans un premier temps, Terrifier se voit écoper de la même peine que son prédécesseur et passe quasi inaperçu.
Puis, le miracle a lieu ! Des internautes tombent sur le film et en partage en masse des extraits. Terrifier devient alors viral et s’offre une (nouvelle) vie sur le net.

Un retour en grâce qui divise autant qu’il rassemble puisque certains reprochent à Terrifier son scénario quasi inexistant et ses scènes d’une violence extrême. L’une des exécutions du film est même, pour nous, l’une des plus marquantes du cinéma gore moderne.

Pourtant, si certains le trouvent plutôt moyen, il faut bien avouer que ce premier opus intrigue, notamment grâce à son esthétique particulière et ses scènes d’introduction et de fin assez énigmatiques.
Les meurtres d’Art sont dérangeants, sales et surtout très crus…
Malgré tout, le clown parvient à marquer les esprits avec ses mimiques (puisqu’il est muet) décalés par rapport à la cruauté dont il fait preuve envers ses victimes.
C’est d’ailleurs ce paradoxe humour/ violence (qui n’est pas sans rappeler celui apporté par Freddy Krueger dans la saga Nightmare on Elm Street) qui plait tant aux fans d’Art le clown.

Une chose est sûre, Terrifier ne laisse dorénavant personne indifférent et Damien Leone compte bien profiter de cette vague pour faire entrer son personnage au panthéon des antagonistes du cinéma d’horreur. C’est pourquoi en 2022 Terrifier 2 débarque sur nos écrans. Et oui, sur NOS écrans, car non seulement le clown a droit au tapis rouge aux États-Unis, mais aussi un peu partout dans le monde, dont la France.

Cette fois-ci, le succès est immédiat.
Beaucoup plus de budget, un scénario plus travaillé, des exécutions encore plus gores, Terrifier 2 est, sur le papier, une suite bien meilleure à l’originale.
Pourtant, Damien Leone se prend les pieds dans le tapis en nous servant une histoire poussive et décousue qui alourdit grandement le film.
Victoria (la seule rescapée du premier film et interprété par Samantha Scaffidi) prend de l’ampleur et une adolescente du nom de Sienna Shaw se découvre un lien avec Art. Si les idées sont bonnes, Damien Leone se veut trop énigmatique pour convaincre.

Attention, Terrifier 2 n’est pas complètement mauvais, loin de là, il est même truffé de bonnes idées. De la petite fille que seul Art semble voir, au cauchemar de l’héroïne en passant par la mort atroce de sa meilleure amie, les amateurs de frissons s’y régalent.
De plus, le fait que le film reprenne exactement là où le premier s’était arrêté lui donne une certaine légitimité. Nous avons vraiment une impression de continuité et non de rentabilité.
Mais, encore une fois, ces scènes chocs sont trop éparpillées et le premier mot de long-métrage n’avait jamais autant mérité sa place.

C’est en 2024 que notre clown préféré nous est revenu avec deux différences notables.
L’intrigue ne se déroule plus à Halloween, mais à Noël et Terrifier 3 est désormais interdit aux moins de 18 ans et non plus de 16 ans.
Deux éléments qui permettent à Damien Leone de se lâcher complètement en nous livrant un film plus fou, plus trash et surtout moins confus que son prédécesseur.

Même s’il reste dans la logique de faire plaisir aux amateurs de gore, ce troisième volet est donc plus intéressant que les deux premiers. L’hémoglobine coule à flots et Art tient son rôle de psychopathe boutentrain avec brio. La scène avec le Père-Noël en est le meilleur exemple.
De plus, le scénario revient aux essentiels et se veut plus simple que celui du deuxième opus. Art et son acolyte (dont nous tairons l’identité pour ne pas spoiler) se mettant à la recherche de Sienna pour la tuer avant qu’elle ne les tue.

Damien Leone profite de ce troisième opus pour pointer du doigt notre société avide de sordide. Ainsi, l’une des adolescentes tient un podcast sur les tueurs en série et est complètement obnubilée par Art le clown.

Terrifier 3 montre que la saga monte en puissance, que ce soit dans son scénario ou dans sa violence toujours plus crue. Art se permet même de tuer des enfants, ce qui est très rare au cinéma.

Jamais une saga n’aura autant divisé les spectateurs. Monuments pour les uns, films stupides et misogynes pour les autres, les longs-métrages composant la saga Terrifier divisent autant qu’ils rassemblent.
Pourtant, s’il faut accorder quelque chose à Damien Leone, c’est sa persévérance. Malgré les difficultés à imposer son antagoniste, le scénariste et réalisateur n’a rien lâché jusqu’à qu’Art le clown gagne sa place au panthéon des monstres du cinéma d’horreur.
Terrifier est une saga trash, drôle et irrévérencieuse qui mérite d’être vue ne serait-ce que pour les pitreries de son personnage principal, campé par le génial David Howard Thornton (sauf dans All hallows’ Eve puisqu’il s’agissait de Mike Giannelli à l’époque).

• ALL HALLOWS’ EVE/ TERRIFIER
• De: DAMIEN LEONE
• Avec: LAUREN LAVERA, DAVID HOWARD, SAMANTHA SCAFFIDI…
• Nationalité: Américain
• Genre: Horreur, slasher, gore
• Classification: All Hallows’ Eve -Terrifier 1 et 2 – Interdit aux moins de 16 ans/ Terrifier 3 – Interdit aux moins de 18ans
• Durée: All Hallows’ Eve – 1h23/ Terrifier – 1h25/ Terrifier 2 – 2h18/ Terrifier 3 – 2h05
• Producteur: Dark Age Cinema sauf All Hallows’ Eve (Ruthless Pictures)
• Distributeur: ESC Distribution
• Date de sortie: 05 mars 2025
• Prix: Coffret collector 2 UHD et 4 Blu-ray + goodies: 69,99€

Cette chronique a été réalisée à partir de Blu-Ray offerts par l’attachée de presse du groupe ESC Distribution.
N’hésitez pas à aller jeter un œil à la boutique dédiée à Terrifier sur le site du distributeur ici .

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