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Interview L’Ombra pour la sortie de l’album Soli

Bonjour les L’ombra

Première question,
comment décririez-vous le groupe et surtout comment a-t-il vu le jour ?

Antoine : Ciao ! L’Ombra est un groupe de rock à l’esthétique en clair-obscur, nostalgique et aérien, à l’identité transalpine, notamment avec le chant qui se partage entre le français et l’italien. Nos influences vont de la pop indé au rock progressif : pour vous repérer on citerait volontiers Radiohead, Patrick Watson, Björk, mais aussi et Pink Floyd, King Crimson, David Bowie

L’OMBRA est né de la rencontre entre Giulia et moi-même, de notre passion commune pour la recherche et l’expérimentation. Italienne d’origine, Giulia terminait ses études à Chambéry, en parallèle du conservatoire. Moi j’étais musicien à temps plein et on a eu l’envie de fusionner dans un groupe nos différents centres d’intérêts : la musique, les langues mais aussi notre fascination pour le bizarre, l’étrange et le mystère ! Et nous avons été en couple pendant 8 ans.
L’Ombra continue d’être notre projet de cœur, qui nous lie et ne cesse de nous challenger artistiquement !

Dans Soli, il y a une véritable alchimie entre la musique et les paroles comment naissent vos morceaux ?

Antoine : Le plus souvent, tout commence par Giulia qui propose une mélodie, un texte et surtout un personnage. Ensuite je compose le corps du morceau à la guitare folk. Nous finalisons l’écriture ensemble, à 4 : en jouant, nous explorons, nous complétons, nous pimentons, en ajoutant des effets et de l’intensité…
Mais nous n’hésitons pas à bousculer cette méthode : le titre « Soli II » a été écrit à 4 mains, « Pas à Pas » est une collaboration entre Paul, le batteur, et Giulia. J’ai aussi entièrement composé « Soli I », « Tissus » est une grille de notre ancien guitariste Skippy

Le texte et les personnages étant au cœur de la création, on s’autorise peut-être plus d’écarts de forme et de style que des « purs » représentants de genres musicaux. Bien souvent le fond nous amène à la forme. C’est à dire, qu’au-delà de la mélodie proposée par Giulia, le point de départ musicale m’est dicté par le personnage : sa particularité, son caractère, sa psychologie, sa sensibilité, son environnement… Ça peut paraitre évident mais c’est quelque chose d’important dans notre recherche lors du process créatif.
Par exemple, si le héros boîte, la musique sera boiteuse rythmiquement, si le personnage est solaire, nous chercherons à faire « briller » nos accords, si le personnage a subi des violence, la musique reflétera cette sensation…

Guilia et Antoine- Crédit Photo Arthur Hennard

Vous y abordez des thèmes variés, d’où vous vient l’inspiration ?

Giulia : J’aime bien me raconter en parlant de personnes que j’ai côtoyé à un moment de ma vie. « Pas à pas » parle du rapport avec mon père, « L’hirondelle » d’une amie partie trop tôt, “Soli I” et “Soli II” de la séparation et de la solitude qui en découle (« soli » en italien pour « seuls »)… Nous mettons l’ombre en lumière : en chantant ces histoires, parfois tristes, parfois émouvantes, forcement je soulève des thématiques qui m’intéressent ou qui me sont chères, telles que l’oubli, la mort, la maladie, la parentalité, le féminin et surtout la solitude qui est le fil rouge de notre album. Dans Soli on a eu l’envie de parler de tout ça, mais avec une sorte de légèreté, de nostalgie qui ne sombre pas en tristesse et qui fait met en valeur et fait briller les protagonistes de nos chansons !

Soli est un album qui possède un véritable potentiel scénique, a-t-il été pensé avant tout pour être joué devant un public ?

Antoine : Oui ! On adore le live et c’est la vocation principale de notre projet musical…(le live est le moyen le plus direct de constater que la transmission d’émotions fonctionne !)

D’ailleurs ce que l’on retient surtout de vos prestations passées c’est l’originalité de la mise en scène. Avez-vous encore des idées aussi novatrices pour la suite ?

Antoine : On affectionne particulièrement notre forme « concert 360°» toute immersive :On se dispose en cercle, autour du public. le son et la lumière sont en multidiffusion.Le public se déplace librement dans l’espace et « l’ ombre » devient ainsi omniprésente. On perçoit les choses différemment lorsque le son vient de derrière, d’à côté…Et côté musiciens, on se retrouve à 10 mètres les uns des autres, donc on est obligés de chercher la connexion autrement !C’est pour nous et notre équipe technique, un sacré challenge, mais un réel bonheur que d’exprimer ainsi notre musique « aérienne » en 3D, en sortant des codes du concert classique.

Nous aimerions nous adresser à Giulia maintenant, tu es aussi à l’aise dans les douces balades que dans un registre plus rock. Où va ta préférence ?

Giulia : Avant j’aurais dit le rock sans hésitation ! Maintenant j’aime beaucoup les morceaux qui prennent leur temps, qui envoient à des moments, mais pas forcément de manière agressive ! Je dirais alors un juste équilibre des deux.

Maintenant que Soli est dans les bacs, êtes-vous déjà dans la préparation d’un autre album ou préférez-vous laisser le temps au public de s’approprier celui-ci avant ?

Giulia : Pour l’instant on adore jouer cet album ! On y injecte quelques nouveauté fur et à mesure, comme on a toujours fait. On a aussi l’envie de le décliner prochainement en version acoustique pour jouer dans des lieux plus intimistes mais aussi de relancer la version 360.

Pierre – Crédit Photo Arthur Hennard

L’été approche, la saison des concerts aussi. Quelles sont vos grosses dates à venir ?

Giulia : A notre niveau, entre le temps d’une sortie d’album et les retombées en terme de concerts, nous avons déjà quelques dates dans des caf’-conc (NDLR: Cafés Concert) à l’automne, et ensuite nous préparons une petite tournée italienne pour le printemps 2025. On aimerait bien par la suite organiser une suite de dates en 360° ! C’est un temps long la validation de dates : tout ça est encore en construction.

Enfin, la question classique des Petites Chroniques : Quelle question ne vous a-t-on jamais posée, mais à laquelle vous aimeriez répondre ?

Antoine : Alors ce serait 2 questions. Et elles sont complémentaires pour moi, sinon les réponses sembleraient trop prétentieuses, ou à côté de la plaque :

=> « Vous sentez-vous plus artiste ou musicien ? »
=> « Pourquoi faites-vous de la musique ? »

et bien cher Antoine (si je me réponds à moi-même), ce sont de très bonnes questions, merci de me les avoir posées 🙂 Personnellement, je me sens avant tout artiste, car j’aime inventer ou du moins façonner un univers de A à Z, afin d’exprimer au mieux ma voie singulière. Et ensuite, évidemment j’adore être musicien pour chercher à émouvoir… et aussi être ému.

Merci à Guilia et Antoine d’avoir eu la gentillesse de répondre à nos questions. Merci aussi à Thomas, de chez Minimal Chords, pour sa fidélité aux Petites chroniques et pour nous avoir mis en relation avec les L’Ombra. Enfin merci à Arthur Hennard pour les photos d’illustration.

Propos recueillis, le 10 juillet 2024

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