Ça commence comme ça:
Dans un monde où tout individu obtient, au moment de sa puberté, un petit monstre qui l’accompagnera toute sa vie, Éloïse, comme tous les ados de son âge, attend l’éclosion de l’œuf qui donnera naissance au sien. Surtout depuis que Célie, la coqueluche de la classe, vient d’obtenir Pandou, évidemment le monstre le plus mignon de tout le collège. Problème : Éloïse va, elle, finalement se retrouver affublée d’un « mauvais monstre » pas mignon du tout, que l’on associe généralement aux personnalités maléfiques et que l’on prétend doté de dangereux pouvoirs paranormaux… Hors de question de donner un nom à cet horrible « Machin », et encore moins de le montrer aux autres ! Déjà en marge du collège, comment Éloïse va-t-elle gérer cette fâcheuse situation ? Pourra-t-elle cacher son secret longtemps ? Et surtout, usera-t-elle des pouvoirs de son mauvais monstre pour de bonnes raisons ?
Ce que nous en pensons:
Le passage de l’enfance à l’adolescence a toujours (et surtout beaucoup) inspiré les artistes. Il est donc délicat de s’y attaquer sans redite.
Pourtant, avec Mauvais monstre le scénariste et dessinateur Enzo Berkati revisite ce classique du style teenager avec brio.
Une jeune fille complexée, une antagoniste aussi belle qu’odieuse, des harceleurs… jusqu’ici, le scénario de Mauvais monstre n’a rien de bien original.
Cependant, l’idée d’ajouter à tout cela une bonne dose d’humour et de fantastique change complètement la donne.
Intégrer de petites bestioles personnifiant l’affirmation du caractère des héros à l’adolescence est tout bonnement génial.
Pour commencer, chaque monstre à des particularités physique et morale qui lui sont propres.
Celui d’Éloïse, par exemple, de par ses traits et ses réactions, pourrait-être tiré d’une œuvre d’Akira Toriyama tandis que celui de Célia ressemble à un nounours tout mignon.
Une diversité qui donne paradoxalement du réalisme au fantastique.
Outre, l’originalité de ces petites bêtes, ce premier tome de Mauvais monstre nous donne déjà un excellent aperçu de l’épopée qui attend Éloïse et « Machin« .
En effet, Enzo Berkati parvient à nous surprendre par un scénario, certes orienté teenagers, mais bien ficelé et surtout bourré de twists.
Une histoire dense avec des personnages bien développés et un humour subtilement dosé.
Enfin, le style graphique de Mauvais monstre est à l’image de son scénario, c’est-à-dire aussi fun que réaliste.
Si, à première vue, les personnages sont assez caricaturaux, Enzo Berkati leur ajoute une telle palette de mimiques qu’ils en deviennent très humains.
Il est parfois compliqué de faire du neuf avec du vieux. C’est pourtant ce que nous propose aujourd’hui le scénariste et dessinateur Enzo Berkati. Mauvais monstre a tout pour plaire. Il est drôle, plein d’action et surtout de rebondissements. D’un point de vue graphique, l’album a aussi tout bon avec des décors fouillés et des personnages aux traits à la fois caricaturaux et réalistes. Pour ne rien gâcher, ce premier tome montre déjà un bon potentiel quant au développement de l’intrigue. L’attente de la suite va paraître longue…
Caractéristiques de l’album:
- MAUVAIS MONSTRE
- Scénario et dessin: ENZO BERKATI
- Genre: Humour, Adolescence
- Classification: Tous publics
- Nombre de pages: 80 pages couleur
- Éditeur: Éditions Glénat (collection jeunesse – Glénat BD)
- Date de sortie: 04 janvier 2023
- Prix: 15,50€
Cette chronique a été réalisée à partir d’un album offert par l’attachée de presse des Éditions Glénat.
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