Critique Combo Blu-Ray/ DVD « Stay hungry »

Craig Blake est un jeune homme du Sud, né dans une famille aisée, mais laissé seul et oisif après la mort de ses parents dans un accident d’avion. Il passe son temps à pêcher, chasser et bricoler dans sa grande maison familiale à Birmingham, en Alabama, habitée uniquement par lui-même et un majordome. Blake est employé dans une entreprise d’investissement douteuse dirigée par un escroc rusé nommé Jabo. On lui demande de s’occuper de l’achat d’une petite salle de sport que la société achète pour faire place à un immeuble de bureaux. Il rencontre Joe Santo qui prépare son entraînement pour le titre de Mister Univers…

BubbelPop est un éditeur qui s’est lancé dans la réédition en version prestige de films rétro. Une entreprise d’autant plus louable qu’elle démarre sur les chapeaux de roues avec Stay Hungry.
Ce long-métrage, bien qu’assez méconnu, met pourtant en scène, Jeff Bridges (Tron, Starman, The Big Lebowski…), Arnold Schwarzenegger (Conan le barbare, Terminator, Last action hero…) et Robert Englund (Le fameux Freddy Krueger de la saga Nightmare on Elm Street, Wishmaster, 2001 Maniacs…)

Cependant, le casting de Stay Hungry est loin d’être son seul atout. Cette comédie dramatique possède aussi, et surtout, un scénario des plus accrocheurs.
Alors, bien sûr, ceux qui adorent Schwarzy pour ses rôles survitaminés risquent de faire grise mine. En effet, si le bodyduilder joue de sa plastique, ce n’est pas pour distribuer des bourre-pifs, mais plutôt pour dispenser la bonne parole.

En adaptant le roman de Charles Gaines, le réalisateur Bob Rafelson fait se télescoper deux univers diamétralement opposés. Celui des marginaux, des rêveurs, représenté par les habitués de la salle de sport et celui des requins, des businessmen, représenté par la compagnie dont fait partie Graig Blake (Jeff Bridges).

Notre héros en essayant de forcer le propriétaire, plus qu’excentrique, à vendre sa salle, va découvrir un monde qu’il ne connaissait pas, mais qui lui convient beaucoup mieux que celui dans lequel il évolue. Car, qu’est-ce qu’ils sont sympathiques ces personnages !

Joe Santo (Arnold Schwarzenegger) s’entraîne avec un masque de catcheur sur la tête, Franklin (Robert Englund) est le plus chétif de la bande, mais s’avère être le plus bagarreur et ne parlons même pas de Newton, un homme complètement lunaire, interprété par l’excellent Roger E. Mosley (La série Magnum, Obsession fatale, Lettres à un tueur…).

Malheureusement, le scénario de Stay Hungry souffre d’une certaine forme de paresse. Même si les personnages sont fouillés, le côté méchants gens riches contre gentilles personnes issues des quartiers populaires est un peu simpliste. Une scène, en particulier, où Graig invite sa fiancée et Joe à une soirée mondaine, est clichée à souhait.

Heureusement que certaines parties rattrapent largement ce défaut.
Un passage vraiment magique de danse sur de la musique cajun ou une partie fine avec des prostitués complètement délirante. Stay Hungry est donc un film en dents de scie dont les atouts effacent totalement les quelques carences scénaristiques.

Pour le premier titre de son catalogue (que nous espérons devenir immense) BubbelPop nous sort le grand jeu. Stay Hungry bénéficie d’un superbe coffret, d’un livre qui l’est tout autant, d’un film remastérisé à la perfection et de bonus aussi nombreux qu’inédits. Que demander de plus ? Et bien rien en fait car ce premier essai fait mouche ! Nous sommes impatients de redécouvrir leur second combo Blu-ray/ DVD Recherche Susan désespérément . Seul petit bémol, Stay Hungry n’est disponible qu’en version originale sous-titrée.

Comme dit plus haut BubbelPop nous gâtent avec des bonus inédits:

• Un livret de 100 pages « Vivre dangereusement » par Christophe Chavdia
  L’ouvrage replace Stay Hungry dans son contexte géopolitique. Très inintéressant et richement illustré.
• Joanna Cassidy se souvient de Stay Hungry (12min VOST)
  Entretien avec Joanna Cassidy (actrice) sur le film et ses souvenirs de tournage
• La femme Alpha (6min VOST)
  Entretien avec Joanna Cassidy (actrice) sur son rôle de femme alpha dans le cinéma
• Arnold devient Schwarzy (16 min VF)
  Entretien avec Samuel Blumenfeld (journaliste au Monde) sur la naissance de la légende d’Arnold Schwarzenegger
• La fin du nouvel Hollywood (42 min VOST)
  Entretien avec Jean-Baptiste Thoret (cinéaste) sur le cinéma de Bob Rafelson et le nouvel Hollywood

Cette chronique a été réalisée à partir d’un Blu-Ray offert par l’attachée de presse du groupe Bubbelpop Édition .

Nos notes: