Caractéristiques de l’album:
- Blue au pays des songes – Tome 1 – La forêt envahissante
- Scénario et dessin: DAVIDE TOSELLO
- Genre: Conte/ fantastique
- Classification: Tous publics (jeunes adultes)
- Nombre de pages: 72 couleurs
- Éditeur: Éditions Glénat/ Collection Vent d’Ouest
- Date de sortie: 02 février 2020
- Prix: 14€95
Ça commence comme ça:
Alors qu’elle faisait voler des avions de papier en compagnie de son père, la jeune Blue vit le ciel se noircir en un instant. De ces sombres nuages apparût alors un monstre qui lui annonça qu’il allait dévorer tout ce qui se trouvait autour d’elle et que lorsqu’ils se reverraient se serait son tour. Une fois la tempête terminée, Blue vit que le monstre avait tenu promesse et qu’il avait absolument tout dévoré, son père y compris. Bien qu’aujourd’hui la petite fille soit devenue une adolescente, elle continue de vivre cloîtrée chez elle par crainte de revoir le monstre. Pourtant, un mystérieux colis déposé devant sa porte va bientôt la forcer à affronter sa peur en face…
Ce que nous en pensons:
Davide Tosello est un artiste issu du monde du jeu vidéo et le moins que l’on puisse dire, c’est que cela se ressent dans son travail. En effet, que cela soit d’un point de vue graphique ou scénaristique, l’empreinte vidéoludique est omniprésente dans ce premier tome de la série Blue au pays des songes.
Nous allons donc commencer cette critique en évoquant son style graphique. La première chose qui frappe l’œil en ouvrant l’album, c’est la multitude de détails que Davide Tosello parvient à placer dans ses cases. Un exploit d’autant plus remarquable que les actions parviennent tout de même à être d’une lisibilité parfaite. De plus, sous une apparente simplicité du trait, le dessinateur fait preuve ici d’une maîtrise qui inspire au respect, surtout lorsque l’on considère qu’il s’agit ici de sa première bande dessinée. Tout dans La forêt envahissante est d’une justesse diabolique. Les traits des personnages, par exemple, sont le résultat d’un subtil mélange entre l’imagerie traditionnelle des contes pour enfants et le monde du jeu vidéo. Cela devient surtout flagrant dans le character design des antagonistes. Enfin, Davide Tosello enfonce le clou avec un découpage des planches très astucieux qui permet de rendre son travail ultra-dynamique.
Une bande dessinée avec de beaux dessins c’est bien, me direz-vous, mais le fond vaut-il la forme ? Eh bien, mille fois oui ! Là encore Davide Tosello joue les alchimistes en transformant du plomb en or. L’idée de départ de Blue aux pays des songes a, certes, de quoi rappeler Le magicien d’Oz. Une petite fille, des éléments qui se déchaînent, une route à suivre pour arriver dans un endroit mystérieux… Pourtant, si l’auteur s’est sûrement fortement inspiré de l’oeuvre de Lyman Frank Baum (merci Wikipédia) il y apporte une telle fraîcheur, une telle modernité qui très vite nous en oublions la comparaison. Le scénariste nous propose ici une histoire assez noire, presque adulte, ce qui est assez rare dans la bande dessinée jeunesse pour être souligné.
Cependant, là où Davide Tosello touche au génie, c’est qu’il a eut l’idée d’ajouter une dose d’humour afin de contrebalancer l’aspect très sombre de son scénario. Cette petite touche de folie est apporté par le personnage de MJ, un petit bonhomme rondouillard qui se rêve basketteur. À ce conte qui traite à demi-mots du deuil chez l’enfant vient s’ajouter une portée écologique avec un message tout en subtilité, mais qui saura surement atteindre le cœur de ceux qui l’iront l’album.
Pour un album de présentation, Blue au pays des songes – La forêt envahissante a le mérite d’être très prenant. Le scénariste et dessinateur Davide Tosello parvient dès les premières planches à installer son histoire et avec elle une ambiance très particulière faite de déjà-vu et de modernité. Cela permet de ramener les lecteurs les plus âgés à des récits de leur enfance tout en accrochant le jeune public. Vous l’aurez donc compris, nous ne saurions que trop vous conseiller de suivre Blue dans son aventure onirique.
Cette chronique a été réalisée à partir d’un album offert par l’attachée de presse du groupe.
Notre note:
4/5
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