Critique Blu-Ray « Amelia’s children »

Orphelin depuis sa naissance, Edward découvre à l’âge adulte qu’il a un jumeau et une mère qu’il ne connait pas. Avec sa petite amie Ryley, il part les rencontrer dans leur magnifique demeure isolée au cœur d’une région recluse. Les retrouvailles passées, le jeune couple se rend compte que les apparences sont trompeuses : la famille d’Edward cache un monstrueux secret. Leur visite va tourner au cauchemar…

En cinq ans d’existence, nous avons eu l’occasion de voir bon nombre de films d’horreur. C’est pourquoi il est maintenant très difficile de nous surprendre.
Cependant, Amelia’s children est un long-métrage qui nous a paru singulier à plus d’un titre.

Tout d’abord, plus qu’un film d’épouvante classique, Amelia’s children est avant tout une œuvre basée sur le suspense.
En effet, si quelques scènes vous feront sûrement frissonner, les amateurs d’hémoglobine coulant à flots vont être déçus.
Pour faire court, nous parlerons plutôt ici d’un thriller vaguement horrifique.

Bien qu’il n’use aucunement des grosses ficelles du genre, Gabriel Abrantes parvient à maintenir une certaine pression chez les spectateurs.
Pour cela, le réalisateur navigue constamment entre deux eaux. Riley (Brigette Lundy-Paine) et Edward (Carloto Cotta), par exemple, sont tous deux sujets à des cauchemars qui leur semblent tout à fait réels. Dès lors, eux comme nous sommes continuellement plongés dans le doute. Quels événements sont authentiques, lesquels sont fantasmés ?

Ensuite, la relation entre Manuel (le jumeau d’Edward, aussi interprété par Carloto Cotta) et sa mère (Anabela Moreira) nous apparaît très vite comme malsaine.
Le fils semblant obnubilé par sa génitrice au point d’être totalement sous son emprise. Un malaise assez difficile à expliquer qui fait indéniablement penser à celui ressenti lors du premier visionnage de l’excellent Get Out de Jordan Peele.
De plus, le visage d’Amélia est complètement ravagé par la chirurgie esthétique, ce qui ajoute encore à cette sensation étrange que nous éprouvions déjà.

En outre, Gabriel Abrantes place son intrigue au milieu d’une immense demeure et pourtant grâce à un cadrage très proche des acteurs, nous avons l’impression d’être à l’étroit. Comme-ci, nous aussi, nous étions pris dans la toile de cette femme démoniaque.
De plus, le réalisateur plonge une bonne partie de son film dans une pénombre très anxiogène, ce qui renforce cette idée de piège qui se referme sur les héros.

Pour finir, les acteurs sont tous excellents dans ce film.
De Carloto Cotta, qui incarne tout de même trois rôles bien différents à Brigette Lundy-Paine magnifique en femme forte prête à tout pour sauver l’homme qu’elle aime à la troublante Anabela Moreira, chacun parvient à rendre crédible cette histoire, pourtant surnaturelle.

Il est toujours agréable d’être surpris par un film. D’autant plus qu’en plusieurs décennies de thriller horrifique, nous avons parfois l’impression d’avoir déjà tout vu. Cependant, Amelia’s children fait partie de ces œuvres passées assez inaperçues lors de leur sortie en salle (139 079 entrées contre 852 256 pour Five nights at Freddy’s, par exemple), mais qui méritent amplement une deuxième chance en vidéo. Une ambiance glauque, des acteurs inspirés, une mise en scène sobre, mais soignée, Amelia’s children nous entraîne dans une histoire malsaine à souhait. À voir absolument.

Vous ne trouverez malheureusement aucun bonus que ce soit sur la version Blu-ray ou DVD du film.

Cette chronique a été réalisée à partir d’un Blu-Ray offert par l’attachée de presse du groupe Le pacte .