Caractéristiques de l’album:
- LA PETITE MORT TOME 1.5 – UNE IMPRESSION DE DÉJÀ LU
- Scénario et dessin de DAVY MOURIER
- Genre: Humour (très) noir
- Classification: Ados/ Adultes
- Nombre de pages: 96 pages couleur
- Éditeur: Delcourt/ Collection: Humour de rire
- Date de sortie: 3 février 2021
- Prix: 15,50€
Ça commence comme ça:
Dans la famille Mort, on est faucheurs d’âmes de génération en génération. Une tâche prédestinée qui ne convient pas à La Petite Mort qui voudrait devenir fleuriste. Comme-ci l’obstination de ses parents à lui faire changer d’avis ne suffisait pas, voici que Le Grand Tout va le forcer à prendre une horrible décision…
Ce que nous en pensons:
Lorsque nous avions rencontré Davy Mourier lors de son passage à Troyes en été 2019, il nous avait confié que le quatrième tome de La Petite Mort serait le dernier. Effectivement, la fin de V pour Végan offrait aux lecteurs un dénouement parfaitement satisfaisant. Pourtant, sous son apparence d’infatigable blagueur, l’auteur cacherait-il un incorrigible sentimental ? Le papa de La petite Mort aurait-il du mal à voir l’oiseau s’envoler du nid ? C’est en tout cas ce que ce tome 1.5 semble faire croire.
Tout d’abord, qu’apporte donc cette nouvelle version de La Petite Mort ? La réponse à cette question est à la fois simple et complexe puisque c’est la même histoire tout en étant différente. Bien que cette très fine analyse se suffise à elle-même, il faut peut-être un peu développer pour comprendre de
quoi il s’agit vraiment. Le postulat de départ reste le même que dans la série originelle. C’est-à-dire une Petite Mort allant à l’école où elle est plus ou moins bien accueillie par ses camarades, voulant être fleuriste et non faucheuse, etc. Nous retrouvons aussi les personnages principaux tels que Ludovic (le meilleur ami de notre héros) et le chat Séphi… Le poissophone fait aussi son grand retour ainsi qu’Hans le « chelouche ».
Cependant, les événements que va vivre La petite Mort vont être totalement différents, un peu à la manière des continuums parallèles du Marvel Univers. Cela permet de répondre à bon nombre de questions que nous nous posions en tant que lecteurs. Qui ne sait jamais demandé, par exemple, ce qui se serait passé si La Petite Mort avait choisi de sauver Séphi et non Ludo ?
Voilà pour le scénario, mais La Petite Mort, c’est avant tout un humour aussi noir que ses orbites et ce tome 1.5 ne fait pas exception à cette règle. Davy Mourier se lâche une nouvelle fois nous offrant ainsi des moments d’anthologies quitte parfois à flirter avec le mauvais goût. Qu’importe, c’est la touche de l’auteur, ne rien s’interdire et laisser aux lecteurs le choix d’adhérer ou non à son humour.
Pourtant, au milieu de ce grand « n’importe quoi » se glisse un petit moment à vous glacer le sang dans les veines. En effet, La Petite Mort nous raconte un récit d’un bien triste réalisme. Là, tout se fige, le dessin se fait moins caricatural (La Petite Mort dessine mieux que son papa Davy Mourier), le fusain remplace l’encrage informatique et nous nous laissons transporter par la beauté macabre de ce conte moderne.
Ce n’est d’ailleurs pas la première fois que l’auteur mélange les émotions dans un même ouvrage, il n’y a qu’à lire des titres comme L’âge de Pierre ou Davy Mourier VS la mort. C’est d’ailleurs à cela que l’on reconnaît les grands auteurs du neuvième art, à leur faculté à nous faire rire et pleurer à quelques planches d’intervalles. Ainsi Davy Mourier rejoint (pour nous en tout cas) de grands noms tels que Gotlib ou Franquin.
Encore une fois, Davy Mourier ne nous a pas déçus. La Petite Mort 1.5 – Une impression de déjà lu est un album comme seul l’auteur sait les faire. Drôle, moderne, surprenant, il risque de provoquer une certaine indignation chez certains lecteurs (notamment chez le monsieur chelou de la médiathèque, hein Davy !). Seul petit bémol, où sont passées les pages en réalité augmentée ? Les autres albums de la série en comportaient pourtant. Pour conclure, merci Davy Mourier de nous montrer que l’on peut encore rire de tout et merci pour le petit conte du milieu d’album qui nous a vraiment émus aux larmes.
Cette chronique a été réalisée à partir d’un album offert par l’attachée de presse des Éditions Delcourt.
Notre note:
4.5/5