Caractéristiques de l’album:

• LE LABEUR DU DIABLE – PREMIÈRE PARTIE
• Scénario: FATHI BEDDIAR
• Dessin: GEANES HOLLAND/ BABBYAN
• Genre: Thriller fantastique
• Classification: Pour un public averti
• Nombre de pages: 144 couleurs
• Éditeur: Éditions Glénat – Hors collection 
• Date de sortie: 23 novembre 2022
• Prix: 24,95€

Ça commence comme ça:

Webster Fehler vit à Los Angeles. Comme la plupart de ses concitoyens, il souffre de dépression. Tête de Turc de ses collègues, sa vie n’est qu’humiliations et frustrations jusqu’au jour où il trouve une sacoche égarée qui renferme un badge de policier et une arme chargée. Une découverte qui va déclencher en lui une réaction inattendue. Webster va dès lors laisser cours à ses instincts les plus bas en mettant la ville à feu et à sang…

Ce que nous en pensons:

Vous le savez maintenant, nous sommes très friands d’œuvres coup de poing. 
Cependant, en ouvrant Le labeur du diable nous ne nous attendions pas à recevoir une telle raclée. 
Le scénariste, Fathi Beddiar nous offre ici une virée dans les bas fonds de Los Angeles. Un récit sans concession mené avec une rage souvent déconcertante. 

Vous l’aurez compris, Le labeur du diable est un roman graphique dérangeant. Un véritable électrochoc qui mélange scénario violent, mais intelligent, et images crues. 
Le duo Geanes Holland/ Babbyan emploi un style comics réaliste pour mieux nous asséner leur uppercut dans le foie. Humiliation, viol, scènes gore, ils ne nous épargnent rien. 

Pourtant, il n’y a rien de gratuit dans Le labeur du diable. À plusieurs reprises, le Malin explique la mécanique de la violence. Chaque rouage de la haine en entrainant un plus gros. Voilà pourquoi le fond et la forme se devaient d’être crus afin de traduire au mieux ce triste constat. 
Fathi Beddiar signe un scénario intelligent jusque dans ses personnages. Qu’ils soient arrivistes, petits ou grands délinquants, tous sont des marqueurs d’un Los Angeles où débauche et argent font trop bon ménage. Quant à son héros, Webster Fehler, il est un exemple parfait de paradoxe. En effet, en voulant se libérer des chaines qui le lient à la société, il s’en fabrique de nouvelles en lien avec le diable. 

Peu de romans graphiques peuvent se vanter de malmener leurs lecteurs. C’est pourtant le cas de l’album Le labeur du diable. Une excursion poisseuse dans un Los Angeles décidément bien loin des paillettes d’Hollywood. Fathi Beddiar n’est clairement pas du genre à faire les choses à moitié quitte à déranger voire même à choquer.
À noter que ce premier tome se termine par un dossier très détaillé répertoriant toutes les influences (personnalités existantes ou ayant existées, films, CD…) qui ont permis de forger Le labeur du diable. Un chef d’œuvre à lire absolument.

Cette chronique a été réalisée à partir d’un album offert par l’attachée de presse des Éditions Glénat

Notre note:
 5/5