Coup de cœur DVD « Unicorn Wars »

En ces contrées lointaines, Oursons et Licornes sont en guerre depuis toujours. Le soldat Célestin a soif du sang des Licornes, clé de la beauté éternelle selon le Grand Livre Sacré. Son frère Dodu, lui, n’aime pas la guerre, il préfère les myrtilles et les câlins. Mais la bataille finale approche. Une unité d’oursons inexpérimentés quitte le camp d’entrainement pour une mission commando dans la Forêt Magique. Seront-ils à la hauteur?

Et si le meilleur film de guerre que vous verrez dans votre vie était un long-métrage d’animation mettant en scène des oursons tout mignons et des licornes ? Si cela parait fou, c’est pourtant l’exploit réalisé par Alberto Vázquez avec Unicorn Wars.

Ne vous fiez pas au physique de ses héros, Unicorn Wars est bel et bien un film de guerre et des plus trash, qui plus est. En effet, l’interdiction aux moins de 12 ans est amplement méritée puisque rien ne nous est épargné ici, amputations, bad trips, combats sanglants.

Pourtant, contrairement à ce que l’on pourrait penser, Unicorn Wars n’est pas le nouveau Happy Tree Friends. Même si Alberto Vázquez en reprend certains codes, il nous propose une œuvre beaucoup plus intelligente et incroyablement plus dense puisqu’elle aborde de multiples thèmes.
Si le plus évident est la guerre, l’histoire des deux frères rivaux, Célestin et Dodu n’est pas sans rappeler celle de Pierre et Jean de Guy de Maupassant.
Unicorn Wars traite aussi de religion, de drogue, de vengeance, d’orgueil, de trahison… Le tout en suivant un déroulement fluide et rythmé.

Pour en finir avec son scénario, la fin d’Unicorn Wars est une véritable claque. Une apothéose qui cloue le spectateur à son fauteuil et le plonge dans une sorte de malaise inexplicable.

Difficile de parler d’Unicorn Wars sans évoquer son visuel. Si l’adage: La perfection est dans les détails dit vrai, alors ce long-métrage est parfait. Que cela soit dans l’attention apportée aux jeux de lumière, le character design, la minutie des décors… Alberto Vázquez parvient au sans-faute ! L’emballage du film est aussi beau que son contenu est glauque.

Peu de films d’animation peuvent se vanter de secouer les spectateurs comme le fait Unicorn Wars. En effet, en adaptant son, ou plutôt ses, propos sous forme d’une fable, Alberto Vázquez parvient à rendre son scénario plus cruel et donc plus pertinent. De plus, le twist final (qui faut absolument voir) permet d’appréhender de façon totalement différente le long-métrage. Il suffit de quelques secondes pour basculer d’une interprétation à une autre. Un pur coup de génie ! À cela s’ajoutent une multitude de références à Star Wars, à Full Metal Jacket… et une bande originale collant à la perfection l’ambiance d’Unicorn Wars. Pour tout dire, le générique de fin fait même un peu froid dans le dos. De plus, le long-métrage est une véritable claque visuelle. Unicorn Wars est indéniablement la sortie DVD de l’année.

• Présentation du film par Alberto vázquez (6min17 VOST) 
  Un documentaire où le réalisateur revient sur ses inspirations pour le film, la manière dont il a appréhendé les couleurs, les personnages… Un segment très intéressant agrémenté de scènes emblématiques d’Unicorn Wars. 
• Making-of (7min26 VOST/ VF) 
  La vidéo s’ouvre sur une comparaison Storyboard/ montage final qui permet de mieux nous rendre compte du travail titanesque qu’a été la réalisation du film. Ensuite nous pouvons découvrir les diverses méthodes novatrices qui ont permis d’obtenir un rendu visuel aussi exceptionnel. 
• Unicorn Blood (8min17 VOST) 
  Le court métrage à l’origine d’Unicorn Wars. Si l’animation et le scénario sont ici beaucoup plus simples, puisque nous ne suivons que deux oursons, nous y retrouvons tout de même les fondamentaux du long-métrage. 
• Homeless home (14min46 VOST) 
  Un déserteur de guerre est le triste spectateur de la comédie « humaine » qui se joue dans son ancien village peuplé de monstres neurasthéniques. Là aussi nous retrouvons les thèmes chers à Alberto Vázquez comme la guerre ou la jalousie. 
• Livret de 24 pages
  Un bel ouvrage contenant une interview du réalisateur ainsi que de nombreux dessins issus des archives de la production.

Cette chronique a été réalisée à partir d’un DVD offert par l’attachée de presse du groupe UFO-Distribution