Ça commence comme ça:
Julie Sawyer, une jeune comédienne, recueille un berger blanc suisse
après l’avoir accidentellement renversé sur la voie publique. Elle se
prend d’une certaine passion, et même d’un attachement profond pour le
chien. Mais elle se rend vite compte que celui-ci a été dressé pour tuer
les personnes à la peau noire.
Ce que nous en pensons:
Parfois, il arrive que de véritables petits bijoux soient implacablement sacrifiés sur l’autel du grand public. C’est le cas de Dressé pour tuer, un thriller beaucoup trop méconnu à notre goût et qui mérite toute votre attention aujourd’hui.
Samuel Fuller nous propose ici bien plus qu’un simple film de superprédateur. Il fustige le racisme avec une intelligence rare.
Tout d’abord, si son scénario peut paraître tiré par les cheveux, il n’en est malheureusement rien. Les chiens dressés pour attaquer les gens de couleurs (nommés white dogs ou chiens blancs en français) étant une bien triste réalité.
Ensuite, l’idée de montrer l’animal sous plusieurs jours est plutôt maligne. Il est effectivement doux comme un agneau avec Julie, interprétée par Kristy McNichol (Prisonnières des japonais, À fleur de peau, Accroche-toi Nashville…) et devient méconnaissable devant les personnes de couleurs.
Ainsi, Samuel Fuller dénonce la férocité des hommes qui ont poussés un chien adorable à devenir un monstre. Dressé pour tuer est sorte de revisite du Docteur jekyll et mister hyde version canine en quelque sorte.
Vient ensuite la deuxième partie du film. Là, Keys, un dresseur noir magnifiquement interprété par Paul Winfield (Présumé innocent, Martin Luther King, Les survivants de la fin du monde…) tente de « reprogrammer » le chien.
Cette partie du long-métrage nous amène à réfléchir sur le racisme primaire. Peut-on sortir indemne de cette spirale de haine ? Réponse à la fin de Dressé pour tuer.
Nous terminerons cette chronique par une petite précision. Certains médias cataloguent ce film dans la catégorie horreur. Pourtant, selon nous, le peu de scènes violentes et le fait qu’elles se passent pour la plupart hors champ ne justifient en rien cette étiquette.
S‘il y a bien un long-métrage qui ne mérite vraiment pas d’être tombé dans l’oubli, c’est bien Dressé pour tuer. Le réalisateur Samuel Fuller s’attaque, sous forme d’un film de superprédateur à priori banal, le racisme dans ce qu’il a de plus violent et stupide. Un brûlot brillant et bien mené que ce soit sur son fond ou sa forme.
Les bonus:
En plus d’un superbe coffret digipack, vous trouverez un livret de 32 pages (que nous n’avons pas eu entre les mains) et une affiche. Mais ce n’est pas tout, puisque la version US du coffret était plutôt pauvre en bonus, ESC Distributions nous régalent, une fois de plus, de segments « home-made » que voici:
- Présentation du film par Samantha Fuller
- « Le film qui a changé ma vie » : Entretien avec Samantha Fuller (23 min VOST)
La fille du réalisateur revient sur sa vision du film, elle raconte, entre autres, qu’elle se promenait sur le lieu du tournage. - « Mordre le racisme à la gorge » : Entretien avec Nachiketas Wignesan, enseignant à l’Université Sorbonne Nouvelle (26 min VF)
Un excellent segment qui décortique avec brio ce véritable pamphlet qu’est Dressé pour tuer. - « Qui êtes-vous Samuel Fuller ? » : Conférence de Frank Lafond à la Cinémathèque Française du 4 janvier 2018 (90 min VF)
Là aussi, un bonus très intéressant qui ravira les amateurs de cinéma. - Bande-annonce d’époque
Caractéristiques du Blu-Ray/ DVD:
- DRESSÉ POUR TUER
- De: SAMUEL FULLER
- Avec: KRISTY MCNICHOL, PAUL WINFIELD, BOB MINOR…
- Nationalité: Américain
- Genre: Thriller
- Classification: Interdit aux moins de 12 ans
- Durée: 1h30
- Producteur: Paramount Pictures
- Distributeur: ESC Distributions
- Date de sortie: 18 septembre 2024
- Prix: 29,99€
Cette chronique a été réalisée à partir d’un Blu-Ray offert par l’attachée de presse du groupe ESC Distributions .
Nos notes:
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